Promenade du dimanche
Cette fois-ci, je vous emmène en Alsace Bossue, qui se situe dans le Parc Régional des Vosges du Nord.
Alsace Bossue, pourquoi Bossue?
Encore de nos jours, aucune explication du terme "bossue" n'est attestée. Cependant, il est couramment admis que l'Alsace Bossue a été qualifiée ainsi de par sa géographie. Région vallonnée, bosselée, elle apparaît effectivement "bossue" à l'oeil du visiteur.
Cependant, une explication historique est régulièrement évoquée. Dernier territoire rattaché à la France en 1793, l'Alsace Bossue devait être intégrée au département de la Moselle. Pour des raisons confessionnelles (Moselle catholique, Alsace Bossue protestante), ce petit territoire a finalement été rattaché à l'Alsace, à dominante protestante. On parla alors de la "bosse" sur le dos de l'Alsace. (source Office du Tourisme Alsace-Bossue)
Nous nous sommes arrêtés dans un joli village : Graufthal. En y arrivant, nous étions impressionés par les grandes falaises de grès. Hauts de plusieurs dizianes de mètres, ces surplombs rocheux formés par l'action de l'érosion à la base des falaises gréseuses, sont à l'origine de la célébrité des lieux. On y découvre les Maisons dans les rochers.
Oeuvre de la nature, les surplombs rocheux visibles à Graufthal ont de tous temps suscité la curiosité des passionnés d'histoire et de petites histoires. Les textes et les témoignages sont nombreux concernant les interprétations de la présence humaine et de l'utilisation des grottes à travers le temps.
En 1899, l’archéologue R. Forrer, rejoint par Charles Spindler, entreprend de faire des fouilles sur le site des maisons des rochers. Sa conclusion est que ces grottes ont été aménagées au Moyen-Age en entrepôts ou greniers par la mise en place de poteaux de clôture dont il subsiste encore les trous dans la roche. Par la suite, vers le 17ème siècle, quelques unes de ces constructions en bois sont utilisées comme logements provisoires, puis transformées au 18ème siècle en maisons d’habitation en pierre. Un linteau de porte en grès était d’ailleurs daté de 1760.
Ces maisons ont une composition identique : on trouve au rez-de-chaussée une cuisine jouxtant la pièce d’habitation dans laquelle dorment les parents, et une étable repérable au fait que les murs internes ne sont pas recouverts d’enduit. Au 1er étage, un espace dortoir est réservé aux enfants tandis que l’autre partie sert de fenil et grenier.
A partir du début du 20ème siècle, cet habitat anachronique se dégrade peu à peu. La maison Wagner est désertée la première. Le 1er étage de la maison Weber s’effondre en 1931. Sa propriétaire, sous le choc, s’éteint peu après, âgée de 88 ans.
Seules, les sœurs Ottermann continuent leur vie sous les rochers. Madeleine, l’aînée, décède en 1947 à 89 ans, et Catherine, la célèbre « Felsekaeth », (Cath. des falaises) sera pendant 11 ans la dernière troglodyte de Graufthal.
"Catherine Ottermann, une femme âgée de 65 ans raconte qu'elle vit seule dans cette maison avec sa soeur plus âgée qu'elle et que ses parents et grands-parents y étaient nés eux aussi. Ses parents et leurs 8 enfants vivaient dans une petite pièce : quelques uns des enfants dormaient dans la soupente aménagée sous le toit, dans la falaise. La cuisine de 6m2 était commune à la famille de ses parents et à celle de sa tante, qui élévait 7 enfants dans la pièce à côté. Dans cette maison il n'y avait ni électricité, ni eau courante. Sur la table il y avait une lampe à pétrole et c'est avec beaucoup de peine que l'on montait l'eau de la fontaine du village.
A présent restaurées et aménagées, les trois habitations pittoresques permettent aux visiteurs de découvrir le cadre de vie de leurs occupants et le regard posé sur ce lieu depuis le 18ème siècle par des artistes : peintres, photographes, illustrateurs, lithographes.
(source : maison des rochers Graufthal site et livret)
Je vous souhaite un bon dimanche !